Le croyant ne saurait reprocher à « Dieu » son enfer terrestre; les rois que nous encensions ont-ils été plus coupables ?
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Nous participons tous à l’incurie du Pouvoir si la volonté de chacun se limite à préserver ses intérêts et son confort..
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Soyons honnêtes: à défaut de sens moral et de civisme, récompenses et punitions permettent toutes deux de rester motivés, mais la punition est bien souvent plus efficace... d'où la stratégie du bâton et de la carotte par ceux qui nous gouvernent pour motiver les troupes !
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Pas de démocratie, non plus, sans le Peuple...
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L'éducation (celle du partage, de la solidarité, du civisme) et les conditions sociales jouent donc aussi un rôle important
Gare à ceux dont le cerveau s’est habitué à ce je veux tout tout de suite par une consommation instantanée ; ils tolèrent difficilement de devoir attendre ou d’investir de leur temps en vue d’une récompense future ;
Le monde moderne dans lequel nous vivons a fait de l'incertitude de notre avenir son fond de commerce
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Cette éducation de la patience, c'est prendre le temps de réfléchir, de différer notre satisfaction personnelle, de gérer pulsions et frustrations, c'est investir.
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Nous réalisons d'ailleurs un jour que la satisfaction d'un désir se révèle souvent moins grande que le désir lui-même.
Le « tout, tout de suite » nous a surement aidé pendant des millénaires quand il fallait survivre au jour le jour avant de développer cette capacité de prévoir en se projetant dans l'avenir et ainsi d'évoluer...
Le cortex humain est inventif ! Plus la technologie nous propose des outils performants pour obtenir rapidement ce que nous désirons, moins nous développons nos capacités d’attente.
car PAIX dit AIME ...
Les Grecs, comme les bouddhistes à la même époque, pensaient que deux grands maux pesaient sur la vie humaine : le passé et le futur ;
Il faut, bien sûr, prendre soin de soi-même...
Mais notre cortex frontal doit subir une longue maturation avant que les connexions s'établissent avec le striatum pour permettre à demain de prendre l’ascendant sur le présent
Chez un enfant de 6 ans, cette connexion, appelée faisceau frontostriatal, est encore immature ; elle ne se renforcera que si ses parents l’encouragent et l’aident à ne pas céder à ses penchants immédiats, L'enfant roi deviendra un adulte insatisfait.
Les récompenses sont même contre productives quand elles se substituent à la véritable motivation, facteur de compétence et d’épanouissement
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Savoir dire NON à ses enfants, c'est aussi les aimer ...
en ne répondant pas systématiquement à toutes ses demandes, en l'incitant, par exemple, à privilégier l’économie de son argent de poche en vue d’un achat plus important dans le futur, ou le long apprentissage d’un instrument, dont la maitrise ne peut se révèler qu'avec le temps.
A contrario, l’enfant privé d’un minimum d'amour et d’attention manquera de confiance dans les autres et en lui-même et sera un adulte en souffrance
Il est naturel de rechercher les récompenses en minimisant nos efforts pour y parvenir. Les neuroscientiques ont reperé le striatum ((zone cérébrale importante dans la prise de décision, qui tient aussi un rôle clé dans les phénomènes d'addiction) qui nous envoie de la dopamine, et donc de la récompense, lorsque nous réalisons un certain nombre de plaisirs simples comme manger, avoir des rapports sexuels, acquérir du statut social, de la reconnaissance...
qui a dit que ce serait facile ? mais la patience est toujours souvent récompensée
Mais le plus dur est souvent de se tenir à son refus.
Il est si difficile de dire non parce qu'on ne veut ne pas faire de la peine, déclencher une crise ou être soumis à un véritable chantage affectif...
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Notre "je veux"est mis à l'épreuve...
Prendre son bonheur en urgence, ce n'est pas oublier celui des autres…
S’il y a un crash d'avion, ne faut-il pas mettre d’abord sa ceinture de sauvetage ainsi que le masque à oxygène sur nous pour être en mesure d'aider les autres ?
Si le don de soi est l’essence même de l’amour, le christianisme t'invite à te mettre au service des autres et à aimer ton prochain... comme toi-même
s'aimer soi-même pour aimer les autres
Pour ne pas se laisser abuser ou manipuler, il faut donc, parfois, savoir dire NON
Gentillesse n'est pas faiblesse.
La bienveillance de la gentillesse s'accompagne souvent d'une compassion qui rend miséricordieux, et donc enclin à pardonner facilement. Un chrétien gentil c'est un pléonasme mais si la gentillesse est une marque de respect envers les autres, elle doit apprendre à imposer ses limites et à se faire respecter...
(« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. « C'est le premier et le plus grand commandement. « Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » )
Un homme en colère est un homme qui n'a pas su dire non et éprouve, en plus, le remords de ne pas l'avoir fait. Tahar Ben Jelloun
Abuse du présent,
laisse le futur aux rêveurs
et le passé aux morts.
Félix Leclerc
Alors : "après moi le déluge" ? Non ! Carpe Diem, ce n'est pas seulement une invitation à jouir de l'instant présent sans se soucier des autres et de l'avenir ...
mais profiter de l’instant présent et remettre à demain ce que l'on peut procrastiner aujourd'hui , est-ce bien raisonnable ?
Cet adage si galvaudé est un vers d'Horace qui dit dans sa totalité :
Carpe diem quam minumum credula postero, littéralement : cueille le jour (le verbe carpo signifie «brouter») et [sois] moins crédule [moins préoccupé] pour le [jour] suivant
ce qui se traduit généralement par : cueille le jour sans te soucier du lendemain et donc profite de la vie !
Difficile de mettre en pratique carpe diem sans se déconnecter de ce qui nous fait passer à côté de la vie.
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Ce qui te manque, dit Bouddha,
cherche le dans ce que tu as ...
mais pour s'aimer soi-même, il faut apprendre à se connaître et s'aimer quand même... ce qui influencera évidemment la façon dont tu te traites et ta façon de traiter les autres.
Cette expression royale devait associer les français dans ce "nous"... mais elle peut paraitre un tantinet pédante comme de parler de soi à la troisième personne ; le peuple et les courtisans ont hélas plus souvent entendu chez Louis XIV, et bien d'autres, un "je veux"dans ce pluriel...
Même le roi disait « nous voulons »
C’est ce que répétaient nos grands mères quand nous réclamions quelque chose d'un "je veux" au lieu d'un "s’il te plait"
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apprendre à dire "non"
Bien sûr qu'on se ment à soi même quand on dit qu'on n'attend rien de personne. Bien sûr qu'on a besoin d’un minimum de cette reconnaissance qui est le plus beau des salaires. Bien sûr que la goutte qui fait déborder le bol va déclencher une colère qui paraitra demesurée.
Petit clin d'oeil partagé dans les réseaux sociaux...
Quand ce n'est pas celui de l'ordi, l'écran de la télé fait désormais partie des meubles (et s'il n'en reste qu'un, je serai celui là !);
On aimerait vivre en mode bonheur tout le temps mais l’Homme est ainsi fait qu’il veut toujours plus et ne se satisfait jamais de ce qu’il a. Seul le sage sait trouver la joie en limitant ses désirs à ce qu’il lui est possible de réaliser. Mais le désir est aussi une force motrice et cette soif inextinguible de se dépasser est la marque des humains, l’essence même de l’être humain disait Spinoza.
L'Homme est un animal insatisfait qui hésite entre plusieurs frustrations
(Frédéric Beigbeder)
J'ai mis devant vous la vie et la mort choisissez la vie
Deuteronome
le piège ...
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Il se trouve dans nos sociétés d’abondance et de consommation qui nous ont donné désormais la possibilité d'accéder à des récompenses quasi instantanées : uber eats, youtube, netflix, jeux vidéo, amazon, tinder , etc... à tel point que cela nous fait perdre de vue l’utilité d’un quelconque investissement, autre que commercial, dans le futur
Flambée de l'individualisme, démission des citoyens, manquements éthiques des politiques, dérapages des medias, plus souvent agents de consommation que source d'infos ou animateurs de débats...
comment arrêter l'hémorragie ?
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L'Homme veut se passer de Dieu mais il se fabrique un roi quand le besoin s'en fait sentir dans les je veux changer les choses de politiciens en quête d'électeurs ; alors qu'ils savent déjà qu'ils ne pourront pas combler toutes leurs attentes (tragi comédie comme dans la fable cynique d'un La Fontaine sans estime pour un peuple de sots qui se fera croquer par le monarque qu'il a réclamé)
et recharger ses batteries avant d'en arriver à ne plus supporter cet autre et se transformer en une cocote minute d'agressivité et de frustration...
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Seuls les saints se sacrifient, par pure abnégation, "pour" les autres .
Néanmoins, on attire à soi ce qu'on est et ce qu'on donne; notre bienveillance agit comme un boomerang qui nous revient tôt ou tard mais par forcément par les personnes qui en ont bénéficé... On n'a pas besoin, pour se sentir aimé, que l'autre ait besoin de nous car ce n'est plus seulement de l'empathie mais un besoin de reconnaissance; on peut même se passer de remerciement tant qu'on est heureux de donner le meilleur de soi-même,
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Être trop gentil et ne pas savoir s'affirmer peut être un manque de respect envers soi-même, il faut donc aussi
comme faire taire les alarmes de nos smartphones devenues des réflexes de pavlov qui nous empêchent de nous concentrer sur un temps présent, de plus en plus vécu à travers un écran…
Puisses-tu avoir suffisamment de joie pour la partager et te rendre tendre, suffisamment de défis et d'épreuves pour te rendre fort, suffisamment de peines pour te garder humain et suffisamment d’espoir pour te rendre heureux.
Quant à moi, je ne remercierai jamais assez Celui qui m'a touché de sa grâce à travers ceux qui m'ont fait sourire et aimer quand j'en avais besoin, qui m'ont fait apprécier le beau côté des choses quand j'étais au bout de rouleau bref qui m'ont appris à vivre quand je ne croyais que survivre.
ou comme disait Hemingway : plutôt que de penser à ce que tu n'as pas, pense à ce que tu peux faire avec ce que tu as !
Réussir, c'est obtenir ce qu'on veut, mais c'est surtout désirer encore ce qu'on a...
La vie n'est jamais un long fleuve tranquille mais si tu te rappelles les périodes qui ont le plus construit ta personnalité ou ton caractère, il est fort probable que tu répondes, toi aussi : lorsque j’ai surmonté telle épreuve…
il est certes devenu la nounou des enfants esseulés et des malades ou des alités qui ne peuvent plus vivre que par procuration, mais quand cette fenêtre reste ouverte en permanence, elle laisse entrer un tsunami d'infos dans lesquelles on se noie.
Alors, au lieu de profiter du moment présent, l'insatisfait se rapproche de la mort, en s'éloignant de la vie.
C'est ainsi qu'on risque de passer à côté de sa vie et rester spectateur de celle des autres, penser exercer un emploi qui ne nous convient pas ou vivre une relation amoureuse avec la mauvaise personne en continuant comme on l'a toujours fait, par habitude, par peur du changement ou parce qu'on n’imagine même pas faire autre chose.
La liberté est un bien immense,
mais qu'on ne peut goûter qu'à la condition de vivre. (Jules Verne)
La pandémie a fait déborder le bol de nos insatisfactions et de nos frustrations .
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Si entre deux maux, il faut choisir le moindre, nos gouvernants ont-ils fait les bons choix ? Aurions-nous mieux fait ? Agissent-ils au jour le jour parce qu'ils sont dépassés ? profitent-ils de cette crise sanitaire pour limiter nos droits et ce faisant assurer leur pouvoir? Notre patience s'use, le doute s'installe, le ton monte...
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L'erreur serait pourtant ne nous laisser diviser et
dans cette incertitude, d'oublier que
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d'aider l'autre à progresser mais il faut quand même qu’il croit en lui, à son tour, en faisant un bout du chemin. Les efforts de peuvent rester à sens unique.
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