prier ... plus qu' une question de confiance ... une histoire d'amour !
   
 

Alors que tout le pays a trouvé refuge sur la digue, Don Camillo assure le service depuis son église vide et inondée.

L'eau porte ses paroles jusqu'aux villageois...

 

Don Camillo : Mes frères ! Mes biens chers frères,

puisque l'office divin ne nous est pas permis dans les circonstances actuelles, laissons une prière d'espérance s'élever vers le ciel ! Ce n'est pas la première fois que nos maisons ont les pieds mouillés. L'Homme a connu d'autres déluges. Mais un jour, les eaux se retirent, le soleil revient, les fleurs refleurissent, et l'aube recommence !

Oui ! Un jour prochain, vous reviendrez ! Et nous recommencerons tous ensemble ! Nous entendrons encore le bruit de la forge de Monsieur Bottazzi, notre maire bien-aimé ! La scie de Biondo, qui fait grincer des dents tout le quartier, les coups de marteau du cordonnier Rocca, qui font tant mal aux oreilles ! Tous ces maudits bruits qui nous agacent tant, et qui vont tant nous manquer. Et les cris de nos enfants dans les cours de nos écoles. Alors, nous nous souviendrons de la fraternité qui nous a réunis dans ces heures terribles, et avec le caractère que Dieu nous a donné, nous recommencerons à lutter.

 

Pour que le soleil soit plus clair, pour que les fleurs soient plus belles, et pour que la misère disparaisse un jour de nos villes et de nos villages. Nous oublierons nos discordes, et quand nous aurons envie de mordre, nous tâcherons de sourire. Alors, tout sera facile, et notre village deviendra une petite image du Paradis ! Je vous dis au revoir à tous. Soyez en paix, loin de vos foyers abandonnés.

Je garde la maison, ainsi soit-il.