Mot du curé

 

Le vrai défi de notre vie n’est pas savoir organiser des fêtes, même si cela prend beaucoup de temps et que nous y mettons beaucoup de soin. Toutes les fêtes importantes occupent à peine quelques jours dans l’année. Mais, en revanche, la vie « ordinaire » représente l’essentiel de nos joies et de nos soucis. La vraie sagesse se réalise dans la quotidienneté, même si la majorité de jours est privée de la splendeur des fêtes.

 

L’Église ne possède pas un bâton magique pour transformer nos difficultés et nos problèmes en pure réussite, mais elle nous propose le chemin de la foi, qui nous donne la possibilité de vivre pleinement notre vocation à aimer Dieu, le prochain et nous-mêmes. Si tant de monde rêve de l’amour, en s’imaginant que s’y trouve la source du bonheur, la foi nous donne la vraie chance de le vivre.

Mais vivre d’amour ne signifie pas être dans une extase du matin au soir. Parce qu’aimer cela veut dire donner son existence aux autres, donner dans les plus petits éléments de la vie : dans le service, à travers le pardon, par la patience, en acceptant une souffrance ou un changement de projets, et par tant d’autres moyens.

Celui qui est mort et ressuscité pour nous donner la vie veut aussi nous prendre à son école d’amour. La Parole de Dieu, les sacrements, surtout l’Eucharistie, la communion fraternelle sont des moyens aujourd’hui oubliés dans notre monde, mais uniques, pour apprendre à aimer. La vie « ordinaire » des chrétiens n’est rien d’autre que le chemin pour aimer de plus en plus. Mais sans Dieu au centre de notre existence, nous n’arriverons jamais le faire. C’est « ordinaire » pour les chrétiens de savoir aimer, mais l’apprentissage se fait avec la grâce toujours « extraordinaire ». Mais souhaitons-nous vraiment l’avoir ?

Père Matthias, curé