Qui ne connait pas, au moins filmé à la sauce hollywoodienne, le récit du miracle de Yam Souf ou mer de roseaux en hébreu, traduit par mer rouge, qui s'est ouverte pour laisser le passage (pessah) aux hébreux fuyant l'armée de Pharaon et qui se referma sur elle et tous ses chars, noyant soldats et cavaliers  ?

Un miracle qui nous rappelle aussi que l' eau est à la fois eau de la mort, (noyades, naufrages) et eau de la vie, celle qui fertilise, qui régénère; cette eau dont nous prenons conscience, aujourd'hui,  de l'importance vitale si elle venait à manquer...

La tradition veut aussi qu'on laisse à la table du Seder de Pessah une chaise vide pour le prophète Elie, qui exprime l'espoir qu'il revienne aux côtés du Messie; mais cette année, les familles israéliennes ajouteront aussi une chaise vide pour l’otage qui n’est pas rentré….

Ce rituel commence par la phrase des enfants aux anciens :

Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?

Mais comment oublier ce retour à la barbarie avec le carnage du 7 octobre, fermer les yeux sur les ruines et les victimes de Gaza et celles de l'Ukraine... et devant tant d'autres qui ne font pas la Une

Oser espérer contre toute espérance...

Qui ne serait pas tenté de se boucher les oreilles, d'éteindre la télé et de refermer les volets sur la misère du monde ?

Pessa'h, a commencé cette année 2024 le soir du 22

avril ; comme pour chaque Pâque juive, dans la diaspora comme en Israël, les familles se réunissent pour le séder, le traditionnel repas rituel de la Fête.   Le festin est précédé par la lecture de la Haggada, qui (entre autres) fait le récit de la sortie d'Egypte du peuple d'Israël

La bienveillance et la solidarité n'est pas l'apanage des chrétiens ni même des croyants (Dieu merci !)

Alors, même quand le cœur n’est plus à rire , et que l'humour n'est plus une arme assez puissante contre le malheur, qu’est-ce que l’ ESPÉRANCE ? si ce n’est l’anti-dote du désespoir

mais ceux qui croient vraiment en Celui qui est source de toute vie, ne donnent pas prise à la haine; ils voient dans chaque signe de compassion, chaque élan de solidarité, chaque geste de confiance, de générosité et de fraternité, le clin d'oeil de son Amour et continuent

Le plan, adopté en 1947 par l'ONU,  partageait la Palestine en 2 États indépendants :

- un état juif,  

- un état arabe

- et plaçait sagement la ville de Jérusalem sous régime international (pour les lieux saints)

.

Mais aucun des voisins arabes ne le signa ; la guerre civile était inévitable... Depuis Israël  n'a jamais vécu vraiment en paix.

Un grand rabbin  a un jour déclaré qu’une goutte de sang d’un soldat israélien était plus importante que quelques arpents de terre... mais c'était un rabbin, pas un homme politique.

L'histoire de ce bout de terre n'a pas été un long fleuve tranquille... mais comment en est-on venu à s'entretuer pour un territoire qui a la taille d’un département français ? ce n'est pas seulement l'héritage religieux qui est à l'origine du conflit qui oppose, aujourd'hui, Israël aux Palestiniens musulmans mais bien :

-  la terre : celle des Phillistins  (d'où le nom de palestiniens) pour les arabes musulmans

-  la terre promise par Dieu à Abraham et sa postérité pour les hébreux, devenus habitants de la Judée (d'où le nom de juifs);

C'est donc un lopin de cette terre (aux frontières un peu floues), alors sous mandat britannique,  qui a été accordé comme refuge, par l'ONU aux rescapés de la Shoah comme à tous les juifs en exil qui trinquaient chaque année .à la fin de Pessah (depuis la chute du deuxième temple, 70 après JC) au cri de l'an prochain à Jérusalem !

Il y a toujours eu des juifs en « Terre sainte »;  et entre-temps, les chrétiens puis les musulmans se sont appropriés non seulement la ville de Jérusalem mais aussi son caractère sacré.  

Des communautés de toute confession monothéiste s'y côtoient pourtant et....

Jérusalem est la ville où un juif est mort et réssuscité qui est, pour des millions d’êtres humains, le fils de Dieu qui a tout changé  (il y a un avant et un après J.C)

d'espérer contre toute espérance que cette escalade macabre s'arrête...

C'est aussi la ville où un prophète, Mahomet (forme francisée de Mohammed), attacha sa jument à la mosquée « la plus éloignée » (al-Aqsa) et fit un voyage au ciel – d’où il reviendra.

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Bref Jérusalem est trois fois sainte !

Il nous reste la prière et notre volonté de faire le mieux que nous pouvons...

Seigneur,

Là où est l'erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l'espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

un dernier clin d’œil solidaire et plein d'espoir en direction de ces jeunes pour qui la désobéissance civile devient un devoir quand ils ne veulent pas collaborer avec l'injustice et qui cherchent, en enfreignant la loi, à enrayer la machine qui produit l'oppression...

Pour Stéphane Hessel, le terrorisme et la lutte armée mènent seulement au désespoir alors, oui...

“Prenez le relais, indignez-vous !